Nos activités de recherche

Les activités de recherche de CREED visent en premier lieu l’amélioration de la qualité de notre expertise. Face aux difficultés, conceptuelles ou pratiques, que nous rencontrons dans la mise en œuvre de nos activités, nous cherchons à produire des connaissances nouvelles qui nous aident à les surmonter. Notre démarche, entièrement indépendante, permet également d’approfondir le lien entre la production de savoirs et les processus de développement et de renforcer nos convictions.

Les résultats de nos travaux sont valorisés sous forme de publications internes et externes, académiques et/ou technique. En ce qui concerne la diffusion de nos travaux, nous souhaitons atteindre les lecteurs les plus pertinents, c’est-à-dire ceux qui feront le meilleur usage des connaissances produites. Nous privilégierons ainsi la diffusion des conclusions d’une étude sectorielle, géographiquement ciblée, dans une revue locale plutôt que dans une revue internationale de rang A. De même, nous travaillons le format et la présentation des connaissances produites pour que ces dernières soient facilement accessibles.

Cinq chantiers sont actuellement en cours :

Projet mené en collaboration avec GDN

 

Les bailleurs de fonds du développement ont, depuis une vingtaine d’années, graduellement adopté la pratique de l’évaluation externe pour mesurer la qualité de leur travail et des projets qu’ils financent. Cette pratique est devenue la norme en matière de suivi-évaluation et s’est professionnalisée, donnant lieu à une véritable ingénierie internationale (dont le dispositif ROM (Result Oriented Monitoring) de la commission européenne est une bonne illustration).

 

Le domaine du renforcement des capacités de recherche a suivi la tendance mais, sans doute en raison de ses spécificités (forte articulation avec les institutions publiques, production de connaissances scientifiques, proximité académique), il a vu émerger d’autres formes d’accompagnement.

 

Certaines organisations ont adopté la pratique systématique du « mentorat » comme un élément central de leur travail de renforcement des capacités de recherche. Le mentorat prend des formes variées mais consiste globalement à attribuer des conseillers scientifiques et techniques à tous les bénéficiaires de façon à leur offrir un regard externe portant sur la progression de leur projet, et ce de façon continue, régulière ou à la demande, tant pour les bénéficiaires que pour le bailleur. Intermédiaires, les conseillers scientifiques et techniques suivent de près, mais à distance, le développement d’un projet et ses externalités. Leur position facilite également, pour le bailleur, le contrôle et la surveillance des activités soutenues.

 

Dans ce projet, nous posons comme hypothèse qu’il est possible d’enrichir la pratique du mentorat pour lui permettre de remplir la fonction habituellement jouée par l’évaluation externe. L’idée centrale est que le mentorat pourrait offrir une alternative viable aux approches classiques d’évaluation externe, qui reposent davantage sur une technicité pointue que sur la connaissance approfondie du contexte et des dynamiques sociales propres au terrain d’intervention – connaissance essentielle pour comprendre et analyser de façon pertinente un projet. Nous abordons les questions suivantes :

 

 Quels sont les avantages et limites communément admises des évaluations externes ?

Quels sont les avantages et limites communément admises du mentorat ?

Dans quelle mesure les approches qui utilisent le mentorat attribuent-elles un rôle ou une capacité d’évaluation aux mentors ?

Sur la base de quelles hypothèses, dans quelles conditions et avec quel gain potentiel le rôle du mentor pourrait-il être élargi et structuré pour apporter la connaissance habituellement portée par l’évaluation externe ?

 

Il s’agira ensuite de préciser les conditions de mise en œuvre d’une telle pratique et notamment les compétences nécessaires.

 

 

Si la Science est le regroupement des savoirs acquis par l’humanité, considérés vérités universelles, ce n’est pas le cas de la recherche qui, elle, produit des connaissances nouvelles devant suivre un long processus de questionnement et de confrontation par les pairs et à travers leur utilisation ou mise en œuvre avant de devenir Science faite (Latour, 2001). La recherche, en tant que pratique, regroupe les actions qui suivent une démarche scientifique mais ne produit que peu de vérité. C’est en particulier le cas pour les SHS, intimement liées aux données qu’elles analysent.

 

Un bon exemple du rapport complexe entre l’analyse et le contexte est la difficulté, pour le sociologue ou l’anthropologue, de construire son objet de recherche. Le physicien ou le chimiste n’ont pas à se poser de question : un ion calcium est le même, qu’il se trouve en Norvège, au Japon ou au Burkina Faso, il y a cinquante ans ou demain. La recherche en SHS, fortement liée à son environnement, doit être contextualisée pour contribuer, si ce n’est à la Science, à la compréhension des phénomènes sociaux et, si possible au bien-être collectif. De là vient l’importance de disposer de données fiables, souvent collectées lors d’une étude de « terrain », nécessairement propre à un contexte historique, politique et géographique.

 

Pourtant, dans de nombreux pays en développement, et en particulier en Afrique, la recherche en SHS n’est pas contextualisée. Les faiblesses structurelles de l’enseignement supérieur et les caractéristiques du marché global de la connaissance sont probablement les facteurs explicatifs principaux. Les conséquences de cette non-contextualisation de la recherche en SHS sont multiples et peu connues. Intuitivement, on peut avancer un manque d’appropriation des résultats scientifiques par les acteurs de la recherche, une faiblesse de la participation du secteur académique à la définition des politiques publiques, mais aussi le maintien d’une domination du Nord en ce qui concerne la définition des agendas. Plus directement pour l’enseignement supérieur, cela entraine sans doute des difficultés pour développer des stratégies d’établissement, pour définir les cursus de formation (quelle place de la recherche dans ces cursus ?) et influence les habitudes des enseignants-chercheurs et des étudiants autant que les relations qui se développent entre eux (perpétuation de pratiques verticales de transfert de connaissances ?).

 

Lorsque l’on aborde les questions de développement à la lumière de ce qui précède, le manque de contextualisation de la recherche en SHS se révèle comme un frein à un progrès socio-économique basé sur la connaissance. La promotion d’une recherche de qualité dans, et par, les pays en développement devient alors un enjeu essentiel pour les agences de coopération internationale, dont les programmes ont par ailleurs des effets pervers indéniables (Adriansen, 2016).

 

Les fondements historiques, profonds et universels du monde académique laissent parfois penser que la production et la transmission des savoirs suivent des processus immuables. L’évolution récente de l’enseignement supérieur prouve qu’il n’en est rien. Ce secteur d’activité, comme les autres, est transformé, dans le fond comme la forme, par la globalisation et la révolution numérique en cours.

 

L’objectif du projet est d’identifier ce qui, dans les dynamiques actuelles qui caractérisent l’enseignement supérieur global et africain en particulier, participe d’une plus grande contextualisation de la recherche en SHS en Afrique. Il est visé à partir du témoignage de chercheurs et d’autorités universitaires d’Afrique de l’ouest (Côte d’Ivoire, Sénégal, Niger, Bénin, Burkina Faso) et de l’est (Rwanda, Ethiopie et Kenya), sur la base d’une étude documentaire fine et tenant compte de l’expérience de CREED dans le secteur de la coopération scientifique internationale.

 

Dans un premier temps, nous cherchons à montrer que la recherche africaine en SHS n’est pas, actuellement, suffisamment contextualisée pour qu’elle puisse jouer à plein son rôle sociétal. Nous discuterons ensuite les conséquences de ce manque de contextualisation. Les hypothèses formulées plus haut, enrichies par les données collectées, seront questionnées. Nous souhaitons enfin mettre à jour les transformations actuelles du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche aux échelles globales et locales, de façon à discuter dans quelle mesure ces transformations participent à une plus ou moins grande contextualisation de la recherche africaine en SHS.

 

Les conclusions de ce projet nous permettront d’identifier les facteurs-clés qui permettent aux systèmes d’enseignement supérieur et de recherche africains de favoriser la contextualisation de la recherche en SHS, et ainsi d’améliorer nos services et formations ou d’en développer de nouveaux.

 

 

L’importance des savoirs, de la connaissance et, en corollaire, de l’éducation dans les processus de développement n’est plus à démontrer. La coopération internationale dans le domaine de l’enseignement supérieur et la recherche est l’espace professionnel dans lequel on partage les outils de production et de transmission des savoirs, tout en cherchant à renforcer les capacités des pays en développement à produire et diffuser des connaissances nouvelles.

 

Les technologies de l’information et de la communication bouleversent profondément les pratiques des acteurs de la coopération scientifique et universitaire. Alors qu’elles permettent, de fait, la diffusion pour tous et à moindre coût de la connaissance, l’analyse du phénomène révèle sa complexité et pose de nombreuses questions tant sur les pratiques en cours que sur leurs conséquences en termes de développement : uniformisation des savoirs, libéralisation du marché international de l’enseignement, effets pervers sur les institutions locales, dévalorisation et décontextualisation des savoirs, contribution au renforcement des inégalités sociales, etc.

 

Après avoir rappelé la place des savoirs et de la connaissance dans le champ du pouvoir et discuté dans quelle mesure son importance est prise en compte dans les pratiques du secteur de la coopération scientifique pour le développement, nous dresserons un état des lieux des conséquences positives et négatives des TICE sur ces pratiques. Le croisement de nos analyses avec les points de vue exprimés par un certain nombre d’enseignants, chercheurs et autorités universitaires de différents pays en développement permettra d’identifier certaines conditions pour que les TICE remplissent leurs promesses.

 

Projet mené en collaboration avec GDN

 

The environment for undertaking socially relevant and useful research in developing countries is most often characterized by both systemic and extraneous factors that lead to low research capacity, sub-standard quality of research, poor advice to governments, or unused knowledge. This ultimately may also impact the quality of public opinion and policy discourse in these countries. A comprehensive review of existing literature identifies a number of factors that directly or indirectly and in varying magnitudes affects the way research, particularly in social sciences, is undertaken and disseminated in developed as well as developing countries around the world. The essential elements inter alia, of this “research ecosystem” include a) the quality of higher education institutes (HEIs) that exist, b) think-tanks or research institutes and their linkages with the HEIs, c) policy framework that is supportive of an independent academia, an independent research agenda and research uptake, d) stakeholder groups like industrial or civil society groups or media that translate research into policy inputs or material to influence public opinion, and finally e) the ability of the research system to attract, nurture and retain talent.

 

The factors that determine the quality of the research ecosystem, themselves operate within a larger institutional framework that determines their effectiveness. This larger institutional framework encompasses a broader range of issues which include a) the political-economic framework within which the research systems operate (existence of rule of law and guarantee for freedom of expression), b) a regulatory and quality assurance framework for higher education and research that directly determines the quality of HEIs and their internal research environment, c) availability of physical infrastructure and agglomeration of institutions of similar calibre and strength determining opportunities of networking, collaboration and inter-disciplinary research, d) presence of information dissemination mechanisms signifying the ease of getting published, e) nature and quantum of funding that is available, which in varying degrees determine the research agenda and f) the accountability and incentive mechanism through which researchers are linked to their institutions and which in turn are linked to funding agencies (whether public or private).

 

The literature on research environment is, however, silent on the existence of a clear set of defining properties that characterizes a high quality and productive research environment. A high quality research environment is almost always assumed to exist in developed countries, although there is a lot of variance in the way research is produced and disseminated in these countries. Most importantly, the mode of production of research in the developed countries has evolved significantly, often in tandem with evolution in polity and changes in economic modes of production. While frequently, countries in the developing world have tried to emulate the different models of research production from developed countries in North America or Europe, in most cases the mode of knowledge production and dissemination has remained archaic and most often a function of their historical-political legacies. On the other hand, there also exist many isolated islands of excellence in social science research in developing countries despite several constraining factors that frequently hamper quality research production. At the level of organizations, the research culture or informal relations and processes that define funding, promotions, peer reviews, professional networking abilities and mentor-researcher relationships also play an important role and it would be interesting to examine these.

 

Guiding questions of this project are :

 

How is research produced?

How is research capacity building organized?

How does demand for research emerge?

How to measure the research environment?

 

Ce projet, en cours de construction, vise à démontrer l’importance de la diversité des connaissances  pour tout processus de changement. L’hypothèse que nous souhaitons vérifier est que la diversité des connaissances est aussi essentielle que la biodiversité pour l’équilibre de nos sociétés. Du point de vue méthodologique, nous comparons les facteurs déterminants de la biodiversité et les différents éléments constitutifs de la diversité des connaissances.  Une recherche de terrain est envisagée dans trois aires culturelles différentes.

The objective of the ETIS project is to contribute to building the next generation of policymakers for the environmental transition, as well a network of leading sustainability science experts in South-East Asia. It aims at building local interdisciplinary scientific knowledge, guide evidence-based public policies, and foster scientific and policy regional coordination that ultimately bring about the socioeconomic conditions for ecologically resilient economies in Southeast Asia. Drawing on the lessons drawn from 15 years of experience in research and capacity building programs, this six-yearproject aims to contribute to the design of a groundbreaking, virtuous and sustainable model of development for the region.

Rising inequalities and accelerating environmental degradations are two of the most significant challenges of the twenty-first century. The current COVID-19 pandemic has illustrated how ecological destruction can lead to unequal health and socio-economic impacts. In reverse, inequalities, which have been continuously growing over the last 40 years, are themselves a serious obstacle to the social cohesion necessary to undertake an ecological reconstruction. This is particularly the case in Southeast Asia, where the new middle class has embraced a consumerist way of life while those who struggle to cover their basic needs remain the majority. Such social disparities leave little political space for behavioral or institutional change.

The 2020-2030 decade will determine if the ever-growing impacts of human activities on the earth system can be reoriented towards a safe operating space. International coordination has attempted to define overall targets through unprecedented efforts such as the UN Sustainable Development Goals, the climate-related objectives of the Paris Agreement, or the next COP15 on biodiversity in Kunming in 2021. In Southeast Asia, where vulnerability to environmental risk is considered among the highest in the world while economic growth has been very robust in the latest globalization period, the interactions between inequalities, environmental degradations and uncertainties with respect to future growth prospects call for a revamping of development strategies at the regional level within the current decade. A first step is to let a generation of sustainability science enlightened experts and policymakers emerge.

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